Ma vision de l'écrivain

photo ecrivain mots fugitifs jean noel lorriaux

J’ai toujours considéré qu’il était très difficile de définir, de façon objective, le métier d’écrivain.
Il y a la définition des dictionnaires. Le Larousse et le Robert en donnent, conjointement, la définition suivante : « Personne qui compose, écrit des ouvrages littéraires. ». De son côté, le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) créé en 2005 par le CNRS définit le terme d’écrivain comme : « Celui ou celle dont le métier est d’écrire pour autrui. ». L’étymologie, quant à elle, nous ramène à l’escrivein. Mot qui apparaît au XIIème siècle et qui est le descendant direct du scribe. Il en est de même de sa fonction, qui consiste à mettre par écrit ou recopier ce que d’autres veulent transmettre.

D’aucuns vous diront que n’est qu’écrivain que celui ou celle qui a publié dans une grande maison d’édition, à compte d’éditeur, et qui gagne sa vie avec l’écriture. C’est-à-dire, en réalité et en ce qui concerne la France, très peu de monde ! Quelques dizaines et encore ! Cette définition n’en est pas moins inintéressante pour autant. Car elle permet d’explorer également le contexte de l’écrivain.

Ceux qu’on appelle les écrivains publics, par exemple, ne sont pas des écrivains publiés. Pourtant ils écrivent et gagnent leur vie avec l’écriture. Il y a aussi les fameux nègres littéraires. Terme notamment popularisé en 1845 dans le pamphlet d’Eugène de Mirecourt contre Dumas, que je n’aime pas du tout et auquel le Ministère de la Culture lui préfère celui de prête-plume. Pour ma part,  j’aime le terme utilisé par nos amis Anglo-Saxons qui est celui de ghostwriter et que l’on pourrait traduire dans notre langue par celui d’écrivain fantôme. Je le trouve déjà beaucoup plus humaniste et romanesque !

Le métier d’écrivain est-il le même aujourd’hui que celui d’avant ? Bien sûr que non.
En dehors du contexte, il y a aussi l’époque et les outils utilisés pour écrire. Le mot écrivain est, symboliquement, chargé d’Histoire.

Il y a aussi les différents exercices littéraires auxquels on peut se prêter lorsque l’on est écrivain : roman, nouvelle, poésie, pamphlet, manifeste, lettre et tant d’autres ! On peut aussi écrire pour le théâtre, le cinéma ou la BD !

J’aime à voir l’écrivain comme un voyageur. Comme celui ou celle qui voyage d’époque en époque, de personnage en personnage, d’intrigue ou intrigue, de style en style ou d’aventure en aventure. Et aussi de document en document lorsqu’il ou elle est au service d’autres personnes qui n’ont pas eu l’opportunité d’apprendre à écrire ou qui ne la maîtrisent pas suffisamment bien pour le quotidien. L’écrivain voyage aussi en lui-même. Toujours. Dans tous les cas, je pense que l’écrivain est, au moins généralement, un métier très solitaire. Sauf, exceptionnellement, quand celui-ci participe à une résidence d’artiste, à plusieurs, comme cela a été le cas pour moi il y a quelques années en participant à un projet commun avec 5 autres écrivains.

Si les définitions diffèrent peu ou prou, celles-ci semblent, souvent en tout cas, se rejoindre sur la dimension artistique de l’écrivain. Un écrivain serait alors, in fine, un artiste. Un artiste des mots. Il y aurait la technique et l’art. Ou s’agirait-il plutôt de la technique dans l’art ou l ‘inverse ? Je dirais que les deux œuvrent de concert et se nourrissent.

Quoi qu’il en soit, l’art nous conduit au pays de l’âme et de la sensibilité. C’est une vision que je partage également. Est-on obligatoirement écrivain lorsqu’on écrit une biographie ou qu’on fait de la rédaction web ? Peut-on ou doit-on mettre de côté son âme d’écrivain lorsqu’on intervient en tant que biographe ou rédacteur web ? Eh bien, je pense que non ! Si exercice n’est pas le même, je suis persuadé qu’apporter de l’âme et de la sensibilité dans de telles prestations ne peut être qu’un atout !

Ma vision de l’écrivain est la suivante : pour moi, c’est celui ou celle qui écrit avec toute son âme, tout son cœur, tout son corps et toute sa sensibilité. Il n’écrit pas pour faire semblant. Il écrit avec toute l’authenticité de son être. Il peut aussi, parfois, être presque guidé par les mots.
La sensibilité artistique de l’écrivain aurait-elle alors un lien avec le sacré ? C’est une autre histoire ! En ce qui me concerne, une chose est sûre : les mots m’ont permis de devenir un homme libre et seront toujours, à mes yeux, synonymes de liberté ! Et c’est aujourd’hui cette liberté que je veux vous apporter.

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