Votre plume

Jean-Noël Lorriaux

Un peu espiègle. Beaucoup pirate. Passionnément voyageur. Rêveur, à la folie.
Un passionné des mots, toujours.

Je suis un amoureux des mots. Depuis toujours. Et pour cause ! Ils m’ont sauvé la vie il y a bien longtemps. D’abord à travers la lecture. J’ai toujours été fasciné par le rêve et l’imaginaire. Et aussi effrayé par le fossé qu’il y avait avec la « réalité » de l’autre côté. Deux mondes. Deux univers.
Pour un certain nombre de raisons, la lecture m’a évité de sombrer dans les ténèbres lorsque j’étais enfant. Lire était, à l’époque, un moyen de survie ; une échappatoire. La lecture m’a aussi permis de voyager. Je tournais en quelque sorte mon propre Cinema Paradiso à une époque où internet n’était pas encore démocratisé.
Les livres ont été mes premiers amis. On a parcouru le monde et vécu ensemble plein d’aventures, que ce soit sur Terre ou ailleurs, dans le présent, le passé ou le futur. Je ne connais pas grand chose à la physique quantique mais j’ai appris une chose. Les livres permettent de voyager dans le temps et dans l’espace ! Vous l’aurez compris, les mots sont tant de choses. Je les ai rencontrés puis apprivoisés. Ils m’ont beaucoup apporté. Aujourd’hui, c’est avec Les Mots fugitifs que j’aspire à vous les faire rencontrer aussi afin qu’ils puissent contribuer à votre histoire comme ils l’ont fait avec la mienne.

Jean-Noël Lorriaux

Là où tout a commencé

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L'histoire d'un signe...

…du destin ou de la vie ? Ou simple signe de ponctuation ? Pas si simple que ça en réalité. Car la ponctuation est vie. Est-elle un mystère ? Il paraît qu’on naît dans les choux ou dans les roses. D’ailleurs, saviez-vous que ce n’est pas attesté ? L’origine de cette légende remonte soit à l’antiquité soit à la mythologie grecque. Notamment avec le roi Agamemnon et son épouse Clytemnestre.

Pour ma part, je ne suis né que dans les livres ; au hasard de la rencontre de quelques pages ponctuées de rêves en majuscules, de parenthèses parfois douteuses et de points-virgules nonchalants. Comme quoi, la vie est aussi une affaire de facéties, d’ironie et…de ponctuations !

Ce qui est sûr, c’est que celle-ci rythme la phrase, suggère les intonations et traduit les nuances de la pensée. À elle seule, elle peut vous faciliter ou vous compliquer la lecture.

Dans tous les cas, la ponctuation, comme la vie, sont toutes les deux des amies de notre quotidien, pleines de malice ; une façon de se rappeler à nos bons souvenirs, l’air de dire : « Ne m’oublie pas, je suis importante ! ».
Je ne sais pas si une vie pourrait se résumer en une phrase ; après tout, n’est-ce pas le rôle d’une épitaphe ? Mais que nous le voulions ou pas, la ponctuation signe toujours la fin. Signe d’un éternel recommencement ?
Plusieurs morts ponctuées de renaissances, j’ai moi-même recommencé ma vie à plusieurs reprises. Ou, pour être plus précis, j’ai vécu plusieurs vies.

Une enfance pleine de péripéties

Les livres ont été mes premiers amis. Des amis toujours présents et fidèles. Mes partenaires d’aventure et moi ne cessions jamais de voyager ; pas seulement dans l’espace mais aussi dans le temps.
Sir Arthur Conan Doyle, Antoine de Saint-Éxupéry, Paul-Jacques Bonzon, Jules Verne ou encore Maurice Leblanc ont bercé mon enfance. Tous ces auteurs m’ont fait découvrir leur univers respectif et m’ont fait plonger dans des aventures aussi rocambolesques que passionnantes. Des aventures que je n’aurais jamais pu vivre autrement.

J’étais déjà ce qu’on appelle un « grand lecteur » et il m’arrivait de lire jusqu’à quatre livres de la collection Bibliothèque Verte en une journée lorsque je n’étais pas à l’école ; qui au demeurant était d’un ennui mortel !
À 7 ans, alors que j’étais en vacances, j’ai même crocheté la première serrure de ma vie ! Celle de la porte d’un grenier que je savais rempli de livres… Et un an plus tard, je faisais mes premiers pas en tant qu’auteur, metteur en scène et comédien d’une pièce de théâtre de 5 minutes jouée par trois adultes qui se sont prêté au jeu !

Les livres ont fait de moi un fugitif du réel et, je suppose aussi, un brigand littéraire. Sans le savoir, les auteurs ont sculpté l’écrivain libre que j’allais devenir plus tard.

L'adolescence,
aux confins de l'infini...

Si Jules Verne et Antoine de Saint-Éxupéry ont continué de m’accompagner pendant mon adolescence, celle-ci a aussi été l’occasion de découvertes littéraires et d’univers parfois audacieux.
J’ai continué mes explorations : Maurice G. Dantec, Bernard Werber, Kim Stanley Robinson, Philip K. Dick, Agatha Christie ou encore Isaac Asimov et Stephen King m’ont ouvert d’autres horizons. D’autres façon d’écrire et d’autres styles. Des auteurs essentiellement contemporains et éloignés de ceux étudiés dans le circuit traditionnel et formaté de l’école. J’étais déjà convaincu qu’il fallait sortir des sentiers battus pour explorer véritablement le monde.
Un seul livre, qu’on m’a alors imposé à l’école, m’a profondément marqué : L’Atlantide de Pierre Benoît. J’ai été subjugué par sa lecture. Était-ce déjà un signe ?
Ironie du sort ou pas, c’est un livre dont l’histoire et l’intrigue se déroulent dans un royaume inconnu, au cœur du Sahara algérien ; moi qui ai toujours été attiré voire happé par les voyages…

L’adolescence a aussi été la période où je suis passé « de l’autre côté ». Comme un certain nombre d’adolescents, je tenais un journal intime. Mais j’avais besoin d’écrire autre chose. La poésie, dite libre, cela va sans dire, pour la liberté qu’elle procure, et les nouvelles, sont alors venues à mon secours. Je n’étais plus seulement spectateur d’histoires écrites par d’autres mais j’en devenais, à mon tour, l’auteur ; et le créateur d’univers et de personnages. Ainsi est née mon âme d’écrivain.

L'adulte,
de la lecture à l'écriture

Pendant très longtemps, j’ai écrit…en secret. J’ai écrit pour moi. J’ai noirci des pages et des pages qui sont restées cachées au fond des tiroirs. Par peur et par pudeur.

Puis, en 2012, j’ai eu besoin de franchir un cap et de prendre un risque ; celui de publier. J’oserais même dire, me publier, puisqu’il s’agissait d’un recueil de poésie autobiographique, un spleen pour être plus précis. Le travail d’écriture m’a pris plusieurs mois et j’ai profité d’une période de transition professionnelle pour m’y atteler. J’ai même poussé le vice jusqu’à me fixer un objectif. J’ai d’abord visé un salon littéraire et je m’y suis inscrit en tant qu’auteur ; quelques mois avant même d’avoir publié. Les 150 exemplaires de Tourbillon ont été imprimés une semaine avant le salon. Je ne remercierai jamais assez mon imprimeur.

J’ai enchaîné les salons littéraires dans la région et les dédicaces puis je suis devenu membre de l’Union des Écrivains en Rhône-Alpes (UERA) et de la Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie (SAPF). J’ai ensuite exercé le métier, plutôt romanesque, d’écrivain fantôme, avant de me former en tant que formateur en orthographe. Souhaitant formaliser mon niveau, j’ai passé et obtenu le score de 872 / 1000 au Certificat Voltaire avant de devenir relecteur d’une revue de philosophie. J’ai aussi eu l’occasion de participer à des concours littéraires, d’être nominé et de participer à différents projets artistiques. Aujourd’hui, je travaille sur un roman, des nouvelles et des poèmes. J’aspire aussi à ne plus écrire que pour moi mais aussi pour les autres.

Une parenthèse de 5 ans en Chine

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Entre voyage et écriture

J’ai vécu 5 ans en Chine. À Pékin, Tianjin et Shanghai.
Quel est le rapport avec l’écriture, me direz-vous ?

Eh bien justement !
Car les mots sont la vie. Et qu’ils sont un outil au service de nos expériences, de nos émotions et de nos sentiments. Qu’ils servent à décrire, à expliquer, à témoigner ou à partager, les mots sont directement liés, entre autres, à l’humain. Tout comme l’expatriation.

Le monde des mots et celui de l’expatriation ont, en commun, l’aventure humaine.

On entend souvent dire que les mots ont une fonction cathartique ; qu’ils nous libèrent.

Quant à l’expatriation, elle nous transforme. Elle nous transforme en tant qu’individu. Elle nous transforme dans notre rapport au monde et aussi dans notre rapport aux autres. Elle nous oblige à l’humilité, à voir les choses avec un autre regard et à reconsidérer ce que l’on appelle « vérité » par vérités.

Une expérience et une aventure d’autant plus riche que j’ai eu une ex-belle famille chinoise pendant ces quelques années en Chine. Laquelle avait connu la Révolution culturelle et dont la seule langue pour communiquer était le mandarin ; l’anglais étant inutile.

La passion des mots, c’est aussi la passion des langues étrangères. Et des liens entre la perception qu’on en a et la culture dont on vient. La neige, par exemple, n’évoque pas la même chose pour un esprit occidental que pour un Inuit. Les vacances ne sont pas non plus perçues de la même façon en Chine qu’en France. Or, au-delà des différences culturelles, il y a aussi des différences individuelles ; un mot n’ayant pas toujours le même sens d’une personne à  une autre. Y a-t-il une perception meilleure qu’une autre ? Je n’y crois pas vraiment. Je suis convaincu que nous avons notre propre vérité et les autres, la leur.

L’anglais, l’espagnol et l’allemand étaient mes trois principales langues en fac de Langues Étrangères Appliquées (LEA). J’ai profité de l’université pour étudier, en auditeur libre, le suédois et le russe ; un an pour chaque langue. Les prochaines seront le japonais, le farsi et l’hébreu.
Les mots ne sont pas seulement un moyen de communication. Ils sont aussi une forme de voyage qui permet de mieux se connaître à travers l’Autre et inversement. Encore faut-il faire preuve de curiosité et d’un désir de rencontre.

Quand je suis revenu de Chine, je n’étais plus le même homme. J’avais changé. Plus précisément, j’avais évolué.

Après avoir écrit et publié  mon recueil Tourbillon, là aussi, tout a changé pour moi.

Être passionné et habité par le monde des mots et savoir écrire sont une chose. Mettre son talent au service des autres en est une autre ; elle requiert de s’effacer. Ou tout du moins de se mettre en retrait pour laisser l’autre, être et parler. Et l’écouter, sans jugement pour faire advenir la rencontre ; la vraie. Celle qui va bien au-delà des apparences. C’est aujourd’hui ce genre de rencontre que je vous propose.

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